Parc National de Phnom Kulen, Cambodge, septembre 2021
Initialement prévue en mai 2021, la campagne de plantation a dû être décalée en juin et juillet 2021. Cela s’explique par les restrictions de déplacement mises en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et empêchant les techniciens du projet d’apporter les jeunes plants, issus des pépinières, aux producteurs.
Grâce à vos généreux dons, 8 281 arbres ont été plantés par 176 familles. Cela représente 23 essences d’arbres dont 18 agroforestières et 5 forestières.
Les équipes techniques et les bénéficiaires des plantations vous disent merci !
Parmi toutes les essences plantées, deux se démarquent : le cocotier et le margousier.
La cocoteraie existante du Parc National de Phnom Kulen est vieillissante et dangereuse à cause de cueillette périlleuse sur des arbres devenus très hauts et à la chute des fruits mûrs. Le cocotier est un arbre à usage multiple, ses feuilles sont utilisées pour la construction de toitures, de murs… les fruits verts sont très demandés dans les zones touristiques et les fruits mûrs servent pour la cuisine. Cela explique l’engouement qu’a suscité cette essence auprès des producteurs et productrices impliqués dans le projet.
La demande de margousier (Azadirachta indica) a été très importante également. Cela est dû, en partie, aux formations qui ont été délivrées aux bénéficiaires, expliquant que toutes les parties de la plante peuvent être utilisées pour la fabrication de biopesticide. De plus, les jeunes pousses sont très appréciées pour leurs vertus médicinales et le bois sert également pour la construction.
Cette campagne de plantation a pu être menée à bien grâce à la participation de plusieurs acteurs qui se sont coordonnés sur le terrain : l’équipe d’Agrisud International, l’équipe de l’ONG partenaire ADF (Archeology & Development Foundation) mais aussi les autorités locales qui ont facilité la réalisation des activités pendant la pandémie.
Portrait d’un des techniciens de l’équipe
Pouvez-vous vous présenter ?
« Je m’appelle Sopheak KEO, je suis responsable de la zone de Bantey Srei dans le Parc National du Phnom Kulen. Pendant la campagne je coordonnais les activités et j’animais les formations. »
Comment avez-vous accompagné les familles impliquées dans le projet ?
« Au début, avec notre partenaire ADF, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation dans les villages, avant d’identifier les familles intéressées par la mise en place d’arbres dans leur système de production. A partir de là, des séances de formations ont été dispensées sur : la plantation, la gestion de la matière organique, (c’est-à-dire la fabrication de compost solide ou de biofertilisant liquide par exemple) et la fabrication de biopesticides à partir du margousier. Nous avons ensuite accompagné les producteurs et productrices lors des premières plantations. D’autres formations sont prévues par la suite, et notamment sur la taille et le greffage. »
Comment s’organise le choix des essences ?
« Lors des séances de sensibilisation, nous encourageons les producteurs à diversifier au maximum les essences d’arbres en insistant sur les bénéfices qu’ils peuvent en tirer. Cependant, le choix final leur revient, en effet si nous les forçons à prendre telle ou telle essence, il est certain qu’ils ne s’en occuperont pas. »
Quels ont été les points forts et les contraintes de cette campagne ?
« Malgré les difficultés dues à la Covid-19, la campagne de plantation a été un succès. Les activités ont commencé début 2021, en pleine pandémie et cela a été très compliqué d’aller sur le terrain et de rencontrer les gens, parce qu’il y a eu des confinements à répétition, des restrictions de déplacement… mais avec la motivation des équipes, la bonne volonté des autorités locales et des bénéficiaires, nos objectifs ont été dépassés ! »
Quelles sont vos attentes pour la suite ?
« Notre vocation est de lutter contre la pauvreté dans une démarche agroécologique, c’est-à-dire privilégier des pratiques de bon sens qui permettent de concilier productivité avec faible pression sur l’environnement et gestion durable des ressources naturelles. La mise en place d’arbres fait partie de cette démarche. Dans le parc, surtout au pied de la montagne, des surfaces importantes ont besoin d’être plantées et beaucoup de familles souhaitent un appui. J’espère qu’une autre campagne pourra se réaliser dans les années à venir. »
Les dons réalisés vont permettre également d’assurer la survie des jeunes arbres plantés !
En se basant sur un taux de survie moyen de 88,5 % après 3 ans de plantation, nous pouvons espérer avoir près de 7 328 arbres pérennes en situation stable en 2023, donc au-delà de l’objectif initial de 6 200 arbres pérennes.
Mais pour atteindre, voire dépasser cet objectif, une attention très particulière doit être portée pendant la première année de croissance, critique pour ces jeunes plants. C’est ce que nous verrons par la suite en suivant les techniciens en charge de ce suivi.
Prochain article : le suivi des jeunes plants !
