
Montredon-Labessonié, mars 2020
Chrystophe, architecte de solutions informatiques, sylviculteur et ingénieur du son, est un amoureux de la forêt depuis son plus jeune âge. Pour concrétiser son projet, il a décidé de conserver les essences autochtones présentes et de compléter ce maillage par des robiniers faux acacia et des tilleuls, qui plaisent à ses abeilles fraîchement installées dans trois ruches, ainsi que par des aulnes, qui permettent d’assainir les zones en bordure de rivière.
Accompagné sur ce projet par Mathilde, conseillère forestière d’Alliance Forêts Bois, ils ont ensemble défini les zones de plantation en prenant en compte la qualité du sol, l’exposition, la topographie et l’humidité. Les essences ne sont pas mélangées : chacune se complaisant dans un milieu spécifique et se comportant différemment des autres. A titre d’exemple, certaines essences poussent plus rapidement et pourraient donc concurrencer les autres dans la course à la lumière. Enfin, ce choix de faire différentes zones par essence permet un meilleur suivi à long terme et facilite les futurs entretiens.

Depuis le démarrage de la plantation il y a un an et demi, Chrystophe et Mathilde ont effectué des travaux de débroussaillage au printemps et automne 2019, ainsi que de regarni de plantation en hiver 2019. Mathilde explique que les deux premières années les plants se consacrent à développer leur système racinaire pour subvenir à leur besoin en eau et éléments nutritifs nécessaires à leur bon développement. C’est une fois bien ancré que l’arbre pourra ainsi se déployer en hauteur.
Les robiniers, situés sur le versant, ont presque tous été broutés par les chevreuils. Heureusement, cette essence est solide et n’a eu aucun mal à repartir. En cas de perte, Mathilde a conseillé à Chrystophe de bouturer le robinier, une solution moins coûteuse pour faire pousser un nouveau plant.


Les aulnes, au bord de la rivière, à proximité du moulin en ruine, ont aussi été victimes des chevreuils, curieux de découvrir cette essence qu’ils connaissent mal. Chrystophe est intervenu à temps en replaçant les protections autour des plants. Certains aulnes ont formé des fleurs mâles en longs chatons brunâtres et des fleurs femelles en boules ligneuses.



Les tilleuls en contrebas se sont bien développés et certains en ce début mars font déjà quelques bourgeons qui laissent deviner l’apparition prochaine de fleurs qui raviront les abeilles des trois ruches installées à proximité. L’année dernière, Chrystophe a récolté 7kg de miel toutes fleurs sur une seule ruche !


On constate également l’apparition d’essences, qui n’ont pas été plantées, et qui se développent sur cette parcelle. Des chênes, des saules, des châtaigniers et noisetiers, des sureaux, des hêtres, des chèvrefeuilles, mais également des ronces, des fraises et jonquilles sauvages ont pris possession des lieux. Trois nouvelles buses ont d’ailleurs élu domicile dans un chêne que Chrystophe a souhaité conserver.
C’est donc un pari gagné pour Chrystophe qui souhaitait enrichir la biodiversité environnante.



Les prochaines étapes du projet auront lieu au printemps et automne 2020 avec la taille de formation et le débroussaillage.